Germaine de Staël |
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Germaine de Staël |
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Portrait de Germaine de Staël par Marie-Éléonore
Godefroid d'après François Gérard, château de Versailles. |
Biographie |
Naissance |
22 avril 1766 |
Paris, |
Royaume de France |
Décès |
14 juillet 1817 (à 51 ans) |
Paris, |
Royaume de France |
Nom de
naissance |
Anne-Louise
Germaine Necker |
Surnom |
Madame de Staël |
Nationalités |
République de Genève |
Royaume de France |
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Activité |
écrivaine |
Père |
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Mère |
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Conjoints |
Erik Magnus Staël von
Holstein (de 1786 à 1800) |
Albert de Rocca (à partir
de 1811) |
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Enfants |
Auguste-Louis de
Staël-Holstein |
Albertine
de Broglie (en) |
Louis Alphonse de Rocca (d) |
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Parentèle |
Louis Necker (oncle) |
Jacques Necker (d) (cousin) |
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Autres informations |
Propriétaire
de |
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Mouvement |
romantisme |
Adjectifs
dérivés |
staëlien |
00:02 |
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Prononciation |
Œuvres principales |
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·
De la littérature, 1798-1800 |
|
·
Corinne ou l'Italie, 1807 |
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·
De l'Allemagne, 1810-1813 |
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Signature de Germaine de Staël. |
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Plaque commémorative de la rencontre entre Germaine de Staël et
Napoléon. |
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Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame
de Staël (/stal/)1, est une romancière, épistolière et philosophe genevoise2 et française3 née le 22 avril 1766 à Paris où elle est morte le 14 juillet 18174. |
Issue d'une famille de protestants valdo-genevois5 richissimes, fille du ministre des finances de Louis
XVI Jacques Necker,
elle est élevée dans un milieu de gens de lettres. Elle épouse, en 1786, le
baron Erik Magnus Staël von Holstein, ambassadeur du roi Gustave
III de Suède auprès de la cour de France à
Versailles. Le couple se séparera en 1800. Devenue baronne de Staël, elle
mène une vie sentimentale agitée et entretient en particulier une relation
orageuse avec Benjamin Constant, écrivain et homme politique franco-vaudois rencontré en 1794. |
Entretemps, sa réputation littéraire et intellectuelle s'est
affirmée grâce à trois essais philosophiques que sont les Lettres sur
les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau (1788), De
l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des
nations (1796) et De la littérature considérée dans ses rapports
avec les institutions sociales (1800)a. |
Favorable à la Révolution
française et aux idéaux de 1789, elle adopte
une position critique dès 1791 et ses idées d'une monarchie constitutionnelle
la font considérer comme une opposante gênante par les maîtres de la
révolution. Malgré le statut de diplomate de son mari, elle doit se réfugier
auprès de son père en Suisse à plusieurs reprises. Interdite de séjour sur le
sol français par Napoléon Bonaparte qui la considère comme un obstacle à sa politique, elle
s'installe en Suisse dans le château familial de Coppet qui sert de lieu
principal de rencontres au groupe du même nom, et d'où elle fait paraître Delphine (1802), Corinne ou l'Italie (1807)
et De l'Allemagne (1810/1813b). |
Veuve en 1802, elle se remarie en 1811 avec un jeune officier
genevois, Albert de Rocca,
et rouvre son salon parisien à la faveur de la Restauration
de la maison de Bourbon. |
Grâce à la publication de De
l'Allemagne (1813-14), elle popularise en
France les œuvres des auteurs de langue allemande, jusqu'alors relativement
méconnues. Elle ouvre ainsi la voie au romantisme français, directement inspiré des premiers romantiques
allemands et anglais. Ses œuvres fictionnelles majeures, dans lesquelles elle
représente des femmes victimes des contraintes sociales qui les enchaînent,
sont Delphine (1802)
et Corinne ou l'Italie (1807). |
Elle meurt en 1817, peu de temps après une attaque
de paralysie qui la
terrasse au cours d'un bal que donnait le duc Decazes, laissant inachevées ses Considérations
sur les principaux événements de la Révolution française, ouvrage posthume publié en 1818, ainsi que ses Dix années d'exil, parues à titre
posthume en 1821. |
Biographie[modifier | modifier le code] |
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Jeunesse[modifier | modifier le code] |
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Suzanne Curchod
(Madame Jacques Necker), mère de Germaine Necker. |
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Germaine Necker naît à Paris, dans l'ancien hôtel d'Hallwyll, rue Michel-le-Comte, le 22
avril 1766. Élevée par sa mère Suzanne
Curchod, fille d'un pasteur calviniste, aux
conceptions religieuses dévotes, Germaine reçoit une éducation opposée au
système de Rousseau,
qui considérait que le développement moral devait suivre le perfectionnement
des organes de perception, Mme Necker considérant qu'il faut exercer l'intelligence par
un afflux précoce d'idées6. Elle lui donne une instruction encyclopédique et l'enfant
suscite rapidement la curiosité des hôtes de ses parents par l'étendue de son
érudition. Son père est le financier Jacques
Necker qui a fait fortune comme banquier à
Paris. Il sera ministre des finances du roi de France Louis XVI de 1776 à 1781. |
Elle est élevée dans un milieu de gens de lettres, qui
fréquentent assidûment le salon de sa mère (Buffon, Marmontel, Grimm, Edward Gibbon, l'abbé Raynal et Jean-François de La
Harpe). |
Le goût de la vie sociale parisienne et l'intérêt de sa
famille pour la politique la lient cependant davantage à la France. Très
jeune, à quatorze ans à peine, elle tient son cercle et sait converser avec
les hôtes du salon de sa mère. Elle a appris l'anglais et le latin, l'art de
la danse et la musique, la récitation et la diction, est souvent allée au
théâtre. Tout fait d'elle une jeune fille différente, par son érudition et sa
culture, des jeunes filles de son milieu, élevées de façon plus traditionnelle,
qui étonne ses contemporains par la vivacité de son intelligence7. |
Mariage[modifier | modifier le code] |
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Erik de Staël,
premier mari de Germaine Necker vers 1782. |
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Le prestige de son père lui ouvre les portes de ce que
l'Europe compte à la fois d'aristocrates et d'intellectuels éclairés. Ses
parents ne veulent pas d'un gendre catholique, mais il y a fort peu de
protestants dans la noblesse française, et les amis suisses qu'ils
fréquentent sont jugés trop provinciaux. Elle rejette inlassablement ses
nombreux prétendants : Axel de Fersen, ambassadeur de Suède, Georges-Auguste
de Mecklembourg, Louis
Marie de Narbonne-Lara, fils naturel de Louis XV8, qui devient un de
ses amants par la suite, et même William Pitt9, sont parmi les plus
connus. |
À vingt ans, obéissant au projet de ses parents, elle
se marie avec le baron de Staël-Holstein, ambassadeur de Suède, de seize ans son aîné, en 178610. S'étant porté
candidat alors qu'elle n'a que treize ans, il sait attendre, et leur mariage
est célébré le 17 janvier 1786 dans la chapelle luthérienne de
l'ambassade de Suède. Le soir de son mariage, en changeant de nom, elle
décide d'utiliser son troisième prénom, devenant Germaine de Staël11. |
Jeune femme[modifier | modifier le code] |
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L'Ambassade de
Suède à l’hôtel de Ségur, devenu hôtel de Salm-Dyck. |
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Ce mariage arrangé n'est pas un mariage d'amour, pas
même un mariage heureux, et la jeune femme cherche ailleurs un bonheur
qu'elle n'a pas. Sa vie entière est d'ailleurs une quête perpétuelle d'un
bonheur, qu'elle ne trouve guère. Son mari désargenté parvient à se faire
nommer ambassadeur de Suède, ce qui lui procure une pension confortable
de 25 000 livres alors que sa femme lui apporte une dot
de 25 000 livres12,13. La fortune de son épouse permet au diplomate scandinave de
mener un train de vie qui rehausse l'éclat de sa patrie aux yeux des
Français. |
À la suite de sa mère, elle ouvre un salon à l'hôtel de
Suède, rue du Bac, en 1795, où elle reçoit les représentants d'une nouvelle
génération professant les idées neuves qui sont proches des siennes,
contemporains de la guerre d'indépendance en
Amérique, qui y ont participé parfois d'ailleurs
– La Fayette, Noailles, Clermont-Tonnerre, Condorcet, François de Pange et les trois
hommes qu'elle aime le plus à cette époque : Louis Marie de Narbonne-Lara, sa
première grande passion, Mathieu de
Montmorency, l'ami de toute sa vie, Talleyrand, le traître à l'amitié.
Elle favorisera notamment le retour d'exil aux États-Unis d'Amérique de ce
dernier. Ils entretiendront une relation épistolaire fournie tout au long de
leur vie. |
La Révolution[modifier | modifier le code] |
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Le 5 mai 1789, Germaine de Staël assiste à l'ouverture des
États généraux à Versailles où elle rencontre le jeune Mathieu de
Montmorency. |
Voyant dans l'Angleterre la meilleure expression de la liberté, lectrice
passionnée de Rousseau, marquée par les idées des Lumières, elle accueille favorablement la Révolution et, le 5 mai
1789, assiste à l'ouverture des États
généraux. Son père doit démissionner en août
1790, contraint de laisser au Trésor royal deux millions de livres qu'il lui
avait prêtés, et que sa fille s'efforcera en vain de réclamer toute sa vie. À
partir de 1792, la situation devient difficile. Elle déploie une grande
énergie dans les dernières semaines de la monarchie s'efforçant de sauver
proches et amis. Soutenant l'idée d'une monarchie constitutionnelle, elle se
coupe tant des partisans d'une République que des tenants de l'absolutisme, et doit s'exiler, en
1793, en Angleterre, où elle séjourne quelques mois avec les amis qui
fréquentaient son salon. Sa vie est par la suite souvent marquée par l'exil. |
En Suisse, elle s'éprend de François
de Pange, qui a émigré dans des conditions
difficiles et qui, devenu imprimeur pour survivre, publiera ses œuvres La Paix puis Zulma. Ami sincère, il se montrera
un critique objectif et sévère. En revanche, nature délicate et droite, il ne
répond pas aux sentiments passionnés de Germaine. Ayant appris que sa
cousine Anne-Louise de Domangeville avait échappé de peu à la guillotine et avait été
libérée après la chute de Robespierre, il retourne en France et l'épouse, au grand dam de Germaine.
Lorsqu’il meurt, quelques mois plus tard, Anne-Louise de Domangeville se
résout, pour faire face à ses créanciers, à convoler pour la troisième fois,
suscitant les remarques amères de Germaine de Staël. |
Revenue à son tour en France, Germaine publie, en
septembre, des Réflexions sur le procès de la Reine, plaidoyer en faveur de Marie-Antoinette à l'adresse des autres femmes14 où elle dénonce les misères de la condition féminine. Désormais, elle
fait publier elle-même ses œuvres littéraires, rejetant d'une part le
merveilleux et l'allégorique des contes, et d'autre part le roman historique
et le décor antique, mettant en scène, d'une manière moderne pour l'époque,
les caractères et les conditions sociales de son temps. |
Le Directoire et
Napoléon[modifier | modifier le code] |
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Bonaparte en 1803 par François
Gérard. |
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« Un seul homme de moins et le monde serait en
repos15. » |
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Elle est de retour en France pendant le Directoire, elle parvient à se
mettre à dos aussi bien royalistes que jacobins, ces derniers dénonçant
l'aide qu'elle apporte aux émigrés et les deux partis étant agacés par la
prétention de Germaine et de Benjamin Constant de devenir les mentors de la
vie politique parisienne. Lorsque le Directoire envisage d'envahir les
cantons suisses, elle s'efforce d'en dissuader Bonaparte, par crainte que la France n’y abroge les droits féodaux dont
jouit son père à Coppet. |
Elle est fascinée par le jeune
général, mais celui-ci répond par une grande froideur à ses avances.
Le 3 janvier 1798, Talleyrand lui ménage une entrevue avec Bonaparte, en
qui elle voit un libéral appelé à faire triompher le véritable idéal
de la Révolution ; elle le rencontre plusieurs fois par la suite.
Impressionnée, elle l'assaille de questions : « — Général, quelle
est pour vous la première des femmes ? — Celle qui fait le plus
d'enfants, Madame » lui aurait-il répondu. C'est le début d'une longue
animosité. |
Madame de Staël achève de perdre ses illusions, après
le coup d'État du 18 Brumaire et la promulgation de la Constitution
de l'an VIII. Elle devient l'une des pierres
angulaires de la résistance contre le régime de plus en plus dictatorial de
Bonaparte. Victor Hugo cite Madame de Staël parmi les rares qui ne se sont pas
agenouillés devant Napoléon16. Beaucoup
d'intellectuels doivent opter pour une vie dans la clandestinité, et c'est
dans l'interdit qu'elle poursuit son œuvre de philosophie politique. Plutôt
que de se réfugier dans le silence, elle publie les romans qui lui valent une
grande célébrité, mais ne tardent pas à lui valoir un exil – de Paris
d'abord, puis de France. |
L'exil[modifier | modifier le code] |
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Benjamin Constant. |
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En octobre 1803, Madame de Staël est chassée de
Paris dont elle ne doit pas s'approcher de moins de « quarante
lieues »17.
Avec la publication de Delphine, roman où se mêlent les questions politiques et sociales de
son temps, l'anglophilie de l'époque, la supériorité du protestantisme sur le
catholicisme, le divorce, qui dénonce ouvertement la régression à tous points
de vue de la condition féminine, malgré la Révolution, les malheurs auxquels
leur position dans la famille patriarcale condamne les femmes. Cela n'est
évidemment pas pour plaire à Napoléon, devenu empereur, à qui on doit
un Code civil français qui fait perdre aux femmes certains acquis de la
Révolution qu'elles vont mettre plus d'un siècle à recouvrer. |
Cela lui vaut, en revanche, un immense succès dans toute
l'Europe — également des critiques, virulentes, attisées par l'hostilité de
l'Empereur à son encontre. |
Veuve en 1802, elle entretient une
longue relation avec Benjamin Constant, rencontré en 1794, qui
l'accompagne dans son exil. Vaudois comme elle, il est en définitive issu de
la même région et protestant comme elle, mais il aime vivre seulement à Paris.
Il ne parvient à se fixer ni auprès d'elle ni ailleurs. Cette liaison, longue
et orageuse, est l'une des plus surprenantes qu’ait laissée l'histoire du
monde littéraire. « Je n'avais rien vu de pareil au monde »
écrit-il, « J'en devins passionnément amoureux ». Mais la volonté
de tout régenter de Madame de Staël, et les tromperies de Benjamin Constant,
font qu'ils se séparent après une demande en mariage que Madame de Staël
refuse. |
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Johann Wolfgang von
Goethe. |
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De la fin de l'année 1803 au printemps 1804, Madame de
Staël fait avec Benjamin Constant un voyage de plusieurs mois en Allemagne, où elle est reçue dans
les cours princières comme un chef d'État. Sur le chemin de l'exil, elle
s'arrête plus d'une semaine à Metz, pour y rencontrer Charles de Villers avec qui
elle entretenait une importante correspondance, et qui se rendait à Paris18. Elle a appris
l'allemand auprès du précepteur de ses enfants, ce qui est une curiosité
originale à l'époque alors que la plupart de ses contemporains tiennent les
États allemands pour des nations arriérées. Elle rencontre Schiller, Goethe et, de façon générale,
la majeure partie de l'intelligentsia allemande. Elle y découvre une
littérature inconnue en France, qu'elle révèle aux Français dans son
ouvrage De l'Allemagne, où elle dépeint une Allemagne sentimentale et candide, image
qui eut une grande influence sur le regard que les Français ont porté sur ce
pays durant tout le xixe siècle. Elle entreprend également un voyage en Italie à la fin de la même
année : il faut, dit-elle, avoir « l'esprit européen » ;
elle ne cessera, de sa vie, de défendre cette position. |
Benjamin Constant s'éprend
de Juliette Récamier, dans une passion malheureuse. Son ancienne amante
écrit de lui : « Un homme qui n'aime que l'impossible ». |
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Le château de
Coppet. |
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En 1805, de retour au château
de Coppet17,
le seul endroit où elle peut vivre dans l'Europe napoléonienne, elle y
commence Corinne ou l'Italie, roman dans lequel l'héroïne, à la recherche de son
indépendance, meurt de cette recherche. Elle s'inspire du défunt François de Pange pour créer
le personnage d'Oswald. En ce lieu, elle reçoit également nombre de
personnalités et d'intellectuels européens gravitant autour du Groupe de Coppet. |
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Germaine de Staël en Corinne
(1807), Firmin Massot, huile sur bois, 61 x 52 cm - Collection
du château de Coppet (Suisse). |
Elle se remarie, en 1811,
avec Albert de Rocca, jeune officier d'origine suisse, de 22 ans
son cadet, dont elle a un fils. |
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Albert Jean Michel
Rocca, deuxième mari de Germaine de Staël. |
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À la parution de De
l'Allemagne, en 1810, où elle appelle
explicitement à l'unité allemande, l'ouvrage est immédiatement saisi et mis
au pilon17 sur
ordre de Napoléon. Cela marque pour Madame de Staël le début des années
d'exil. Le 5 octobre 1810, le ministre de la Police, Savary, duc de Rovigo, lui envoie
un courrier : « Votre dernier ouvrage
n’est point français. Il m’a paru que l’air de ce pays-ci ne vous convenait
point, et nous n’en sommes pas encore réduits à chercher des modèles dans les
peuples que vous admirez19. » L'assignant à résidence dans son château de Coppet, l'Empereur la fait
espionner sans trêve, lui interdisant toute publication et punissant d'exil
toutes les personnes ayant souhaité adoucir ses souffrances en lui rendant
visite, parmi lesquelles Juliette Récamier. En mai 1812, elle quitte
Coppet avec ses deux enfants et son époux, Albert de Rocca. Espérant rallier
l'Angleterre, elle est contrainte de passer par la Russie et séjourne à Saint-Pétersbourg. Là, elle prend
des notes pour le futur De la Russie et des
royaumes du Nord — les futures Dix années d'exil. |
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Charles XIV Jean de
Suède. |
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Elle rencontre aussi à Saint-Pétersbourg le baron vom Stein, fervent opposant
de Napoléon. Elle parvient enfin à se réfugier à Stockholm, auprès de Bernadotte, devenu prince héritier
du trône de Suède, où elle devient l'inspiratrice d'une alliance
anti-napoléonienne, acquérant ainsi une stature politique plus marquée. Elle
se rend en Angleterre en 1813, et rencontre à Londres le futur Louis XVIII, en qui elle souhaite
voir un souverain capable de réaliser la monarchie constitutionnelle. |
Elle rentre en France au printemps 1814, après avoir publié
outre-Manche Sapho, où
reparaît le thème de la femme géniale et incomprise qui finit par mourir de
douleur et d'amour, ainsi que ses Réflexions
sur le suicide. |
Retour à Paris[modifier | modifier le code] |
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Joséphine de
Beauharnais. |
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De retour à Paris, elle reçoit rois, ministres et
généraux. Madame de Staël se démarque par une réelle ambition
politique ; combative et passée à l'opposition, elle est une
propagandiste très active. Durant le premier exil de Napoléon, bien qu'alliée
avec circonspection aux Bourbons20, elle fait prévenir l'empereur d'une tentative d'assassinat21, et celui-ci, pour
la rallier à sa cause, lui fait promettre le remboursement d'une somme jadis
prêtée par son père au trésor22. Cette thèse est vue différemment par l'historien Jean
Tulard. En effet Madame de Staël aurait offert ses services à l'Empereur en
échange de deux millions de francs. Elle était disposée à lui offrir sa plume et ses principes.
Napoléon répondit qu'il n'était pas assez riche pour les payer tout ce
prix. 23 |
Elle visite Joséphine, très malade, au château de
Malmaison pour lui demander ce qu'a été sa
vie avec l'empereur. |
Affligée, depuis quelque temps, d’un gonflement
œdémateux des jambes, elle consulte, à son retour à Paris, le Dr Portal, son
médecin depuis l’enfance, ainsi que celui de son père24. Celui-ci constate,
outre l’aggravation de l’œdème, que son teint, naturellement sombre, est
devenu encore plus sombre, que ses yeux ont même pris une couleur jaune et
que sa digestion était douloureuse24. |
Éprouvant une grande agitation et un manque de sommeil,
elle avait longtemps été incapable de les soulager à l’aide d’un ou plusieurs
grains d’opium, qu’elle prenait tous les soirs24. L’ennui qui la consumait en Suisse l’a amenée à trop user de
l’opium, qui soutenait son génie25, mais dont elle a fini par devenir dépendante26. |
Elle succombe, le 14 juillet 1817, à une hémorragie cérébrale, s'écroulant
dans les bras de son gendre Victor de Broglie. |
On lui prête ce mot que lui aurait inspiré la vue du vignoble
de Coppet : « Je préfère le vin d'ici à l'eau de là ». |
Elle est inhumée conformément à ses vœux auprès de ses
parents dans la chapelle funéraire qu'avait fait édifier sa mère, fille d'un
pasteur vaudois, en 1793-1794 (architecte Jean-Pierre Noblet, marbrier
Jean-François Doret) à peu de distance du château de Coppet27. |
La postérité[modifier | modifier le code] |
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Portrait de Germaine de Staël en 1812
par Vladimir Borovikovski. |
|
L'histoire littéraire laisse d'elle l'image d'une femme
curieuse de tout, à la conversation brillante et aux écrits avant-gardistes.
Car Germaine de Staël est une pionnière dans bien des domaines, ayant touché
dans ses écrits tant à l'histoire qu'à la théorie littéraire, en passant par
le roman. Si on lui doit notamment (ainsi qu'à Chateaubriand) l'introduction du romantisme en littérature française, c'est
également elle qui popularise en France le terme de « romantisme »28, introduit par Pierre Le Tourneur29, et celui de « littérature », qui se substitue dès lors à celui de « belles-lettres », achevant de
consacrer l'émancipation de la littérature vis-à-vis des sciences normatives
notamment. Dans ses romans, elle présente les femmes comme les victimes des
contraintes sociales les empêchant d'affirmer leur personnalité, et ne
pouvant vivre de leur talent qu'au prix de la renonciation à l'amour. Elle
revendique le droit au bonheur pour toutes, et pour elle-même. Cette
revendication de droit au bonheur (qui se confondait avec le droit d'aimer)
sera reprise, bien que sous des modalités différentes, par George Sand. Égérie, par sa place
centrale dans le Groupe de Coppet, d'un cosmopolitisme en avance sur son
temps, Germaine de Staël est une femme moderne dans une Europe qu'elle
parcourt en tous sens et décrit abondamment. |
À Paris, sa mémoire est honorée par une rue et une statue, donnant sur le jardin du côté sud de l'hôtel de ville. A Genève, une rue porte son nom
depuis le 6 juillet 1988, la Rue
Madame-De-Staël30. La Bibliothèque de Genève possède un buste de Germaine de Staël, ce qui fait d'elle une des rares
femmes à avoir été portraiturée de cette manière à Genève au 19e siècle31. |
Descendance[modifier | modifier le code] |
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Germaine de Staël et sa fille Albertine en 1805,
par Marguerite Gérard. |
|
De son mariage avec
son premier époux Erik Magnus Staël von Holstein Germaine de Staël
a quatre enfants : |
·
Gustavine de Staël (1787-1789), dont le roi de Suède Gustave
III est le parrain ; |
·
Auguste de Staël (1790-1827) ; |
|
·
Albert de Staël (1792-1813) ; |
|
·
Albertine de Staël (1797-1838) épouse en
1816 Victor de Broglie (1785-1870), duc de Broglie, d'où une nombreuse postérité32. |
De son second mariage, avec Albert de
Rocca Germaine de Staël a, à 46 ans, un fils : |
·
Louis-Alphonse Rocca (1812-1842). |
|
Hommages[modifier | modifier le code] |
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|
Plaque à l'hôtel de
Gallifet (Paris). |
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Plaque à Londres
(Soho). |
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·
Botanique |
|
o
Une rose porte son nom33. |
|
·
Philatélie |
|
o Un timbre
postal français à l'effigie de Madame de Staël a été émis le 24
octobre 1960. |
·
Toponymes |
|
o
Rue de Staël, à Paris ; |
|
o Rue Germaine de Staël
à Plaisir (Yvelines) |
|
o Rue Madame-de-Staël, à Genève ; |
|
o
Collège Madame de Staël, à Carouge (Suisse) ; |
|
o
Collège Madame de Staël, à Paris ; |
|
o Lycée Madame de Staël,
à Montluçon ; |
|
o Lycée Madame de Staël,
à Grenoble ; |
|
o Lycée Madame de Staël,
à Saint-Julien-en-Genevois ; |
|
o
de Staël, cratère sur Vénus34. |
|
·
Bateau |
|
o Canot de sauvetage de Coppet "Madame
de Staël" [archive] de 1920 |
·
Transports publics |
|
o Un train ICN porte son nom
en Suisse. |
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Postérité[modifier | modifier le code] |
|
Littérature[modifier | modifier le code] |
|
Germaine de Staël apparait, en compagnie de Benjamin Constant, de Charles de Villers et de Dorothea von Rodde, dans un roman
d'Anne Villemin Sicherman, 1803 la nuit de la
sage-femme, 2023 |
Littérature
jeunesse[modifier | modifier le code] |
|
·
Bridget Dommen et Caroline Dommen (ill. Ingrid Godon), Madame de Staël prend sa plume, La Joie de lire, coll. « Traces
d'histoire », 2015 (ISBN 978-2-88908-274-2, présentation en ligne [archive]). |
Filmographie[modifier | modifier le code] |
|
Cinéma[modifier | modifier le code] |
|
·
1965 : Le
Salon de l'Europe/Madame de Staël, court métrage
de Jacques de Casembroot |
·
1993 : Belle
van Zuylen - Madame de Charrière jouée
par Carla Hardy |
·
1994 : Du
fond du cœur de Jacques Doillon jouée
par Anne Brochet |
Télévision[modifier | modifier le code] |
|
·
1922 : A Prince of Lovers jouée
par Saba Raleigh |
|
·
1923 : Madame Recamier. Or, The Price of Virtue jouée par Margaret
Yarde |
·
1962 : Heroische Komödie jouée
par Maria Wimmer |
|
·
1972 : Talleyrand ou Le sphinx incompris jouée
par Frédérique Meininger |
·
1987 : Napoléon et Joséphine jouée
par Leigh Taylor-Young |
|
·
2002 : Napoléon jouée par Fabienne Babe |
|
·
2016 :
Émission Secrets d'Histoire, intitulée Les femmes de la
Révolution. Documentaire présenté par Stéphane
Bern et diffusé le 12 juillet 2016 sur France 235 |
Notes et
références[modifier | modifier le code] |
|
Notes |
|
a. ↑ Dans l'essai De la littérature…, elle
présente Ossian comme
« l'Homère du
Nord ». |
b. ↑ Mais en octobre 1810,
la censure ayant été renforcée en France napoléonienne, De l'Allemagne est envoyé au
pilon avant sa parution. Un jeu d'épreuves est sauvé par A.W. Schlegel et mis
en sûreté à Vienne en mai 1811, tandis que Madame de Staël commence les Dix années d'exil. De l'Allemagne paraît en
français à Londres en 1813. Voir la « Chronologie » de Simone
Balayé dans Madame de Staël, De l'Allemagne, Paris, GF-Flammarion, 1968. |
Références |
|
1. ↑ Jean-Marie
Pierret, Phonétique historique du français
et notions de phonétique générale [archive],
1994. |
2.
↑ Staël, Germaine de [archive] dans
le Dictionnaire historique de la Suisse. |
|
3.
↑ Notice [archive] sur larousse.fr. |
|
4.
↑ « Germaine de Staël » [archive],
sur BNF DATA |
|
5. ↑ Etienne
Hofmann, « Staël, Germaine (de) [archive] » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en
ligne, version du 11 février 2014. |
6. ↑ « Notice sur le
caractère et les écrits de Madame de Staël », Œuvres complètes de Madame la baronne de Staël-Holstein, Paris, Firmin Didot frères, 1836, tome 2, p. 5 [archive]. |
7.
↑ Béatrix d'Andlau, La Jeunesse de Madame de Staël (de 1766 à
1786), Librairie Droz, 1970, 165 p. |
8. ↑ Annales historiques de la révolution française : organe
de la Société des études robespierristes,
Firmin-Didot & Cie, 1982 (lire en ligne [archive]), « 247 à 250 », p. 308. |
9. ↑ J. Christopher
Herold, Germaine Necker de Staël, Paris, Plon, 1962, 517 p. (lire en ligne [archive]), p. 69. |
10. ↑ Gustave Lanson, « Histoire
de la Littérature française », dans Madame de Stael, Hachette,
1920, p. 874 |
11. ↑ Laurence de
Cambronne, Madame de Staël, la femme qui faisait trembler Napoléon,
Allary Éditions, 2015, p. 14. |
12. ↑ Charlotte Julia von Leyden Blennerhassett, Madame de Staël et son temps,
Slatkine, 2002, 586 p. (ISBN 978-2-05-101738-1, lire en ligne [archive]), p. 236. |
13. ↑ Jean Serruys, De
Colbert au Marché commun : la princesse de Chalais, les Talleyrand et
quelques autres, Paris, Émile-Paul, 1970,
305 p. (OCLC 977237476, lire en ligne [archive]), p. 154. |
14. ↑ Voir l'avertissement des Réflexions dans le volume des Œuvres
de Madame la baronne de Staël-Holstein, Paris,
Lefèvre, 1838 (lire en ligne [archive]), p. 50-51. |
15. ↑ Mme de
Staël, lettre à James Galiffe, 20 mars 1813. |
|
16. ↑ « Discours de réception
de Victor Hugo | Académie française » [archive],
sur www.academie-francaise.fr, 3 juin 1841 (consulté
le 8 février 2023) |
17. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Gustave Lanson,
« Histoire de la Littérature française », op.
cit., p. 875. |
18. ↑ Monique
Bernard, "Une rencontre historique. Charles de Villers et Germaine de
Stael à Metz en 1803", in Les Cahiers lorrains, 1-2, 2018, p..
61-71 |
19. ↑ Simone Balayé, Madame
de Staël : Lumières et Liberté, Paris,
Klincksieck, 1979, 271 p. (ISBN 978-2-252-02082-1, lire en ligne [archive]), p. 196 |
20. ↑ Revue nationale et
étrangère, politique, scientifique et littéraire,
Paris, Bureau de la Revue nationale, 1862, t. 10, p. 65 [archive]. |
21. ↑ Joseph Bonaparte, Albert Du Casse, Mémoires
et correspondance politique et militaire du roi Joseph publiés, Paris, Perrotin, 1854, t. 10, p. 226-227 [archive]. |
22. ↑ « Staël-Holstein (Anne-Louise-Germaine Necker,
baronne de) » dans Philippe Le Bas, Augustin-François Lemaitre, France, dictionnaire encyclopédique,
Paris, Firmin Didot frères, 1845, tome 12, p. 543 [archive]. |
23. ↑ Jean Tulard, Le
monde selon Napoléon : maximes, pensées, réflexions, confidences et
prophéties, dl 2018 (ISBN 979-10-210-3123-4 et 979-10-210-4128-8, OCLC 1028634826, lire en ligne [archive]) |
24. ↑ Revenir plus
haut en :a b et c (en) John
Ware (dir.) et Walter Channing, The
New-England Journal of Medicine and Surgery : And Collateral Branches of
Science, t. 7, Londres, Wells and
Lilly, 1818, 417 p. (lire en ligne [archive]), p. 95. |
25. ↑ (en) Bonnie G.
Smith, « History and Genius : The Narcotic, Erotic, and
Baroque Life of Germaine de Stael », French
Historical Studies, Duke University
Press, vol. 19, no 4, Special Issue: Biography, autumn,
1996, p. 1059-1081 (DOI 10.2307/286664, lire en ligne [archive], consulté le 12
octobre 2018) |
26. ↑ (en) Angelica Goodden, Madame de Staël : The Dangerous Exile, Oxford, OUP Oxford, 2008, 344 p. (ISBN 978-0-19-152877-4, lire en ligne [archive]), p. 181. |
27. ↑ Claude
Mossé, Ces belles en leur demeure : George Sand à
Nohant, Mme de Staël à Grignan, Joséphine de Beauharnais à la
Malmaison, Mme de Staël à Coppet, Agnès Sorel à Loches, Francine Weissweiller
à Santo-Sospir, Rocher, 2005, p. 74 |
28.
↑ Albert Sorel, Mme de Staël, Paris, Hachette,
1890, 216 pages, p. 171. |
|
29. ↑ Michel Brix, Le Romantisme
français : Esthétique platonicienne et modernité littéraire, Éditions Peeters, 1999, 302 pages,
introduction, p. 17 (ISBN 904290738X). |
30.
↑ Noms géographiques du canton de Genève [archive] |
|
31. ↑ Nicolas Schaetti, « Les
bustes de la Bibliothèque: une collection de sculptures à Genève. : #5
Pourquoi si peu de portraits sculptés de femmes dans les collections de la
Bibliothèque de Genève? » [archive],
sur Bibliothèque de Genève Le Blog, 19 décembre
2022 (consulté le 21 décembre 2022) |
32. ↑ Bernard de
Larquier Rochefort, Dictionnaire de Broglie et du Vaisseau "La
Victoire", Sans lieu, l'auteur, 1984,
527 p., p. 1-527 |
33.
↑ La rose « Madame de Staël » [archive]. |
|
34. ↑ « Planetary Names:
Crater, craters: de Staël on Venus » [archive],
sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le 4 mai
2020) |
35. ↑ « Les femmes de la Révolution à l’honneur dans
« Secrets d'Histoire » sur France 2 », La Depeche du Midi, 12
juillet 2016 (lire
en ligne [archive]). |
Œuvres[modifier | modifier le code] |
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|
Delphine, par Madame de Staël, édition de 1803 en plusieurs volumes. |
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page de titre
de De l'Allemagne,
édition de 1813 à Londres. |
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·
Journal de Jeunesse,
1785. |
|
·
Sophie ou les sentiments secrets, pièce en trois actes et en vers, 1786, publiée en 1790. |
·
Jane Gray (tragédie
en cinq actes et en vers), 1787 (publié en 1790). |
·
Lettres sur les ouvrages et le caractère de J.-J.
Rousseau, 1788 (lire
en ligne [archive] sur Gallica), rééd. & augmentée en
1789. |
·
Éloge de M. de Guibert. |
|
·
À quels signes peut-on reconnaître quelle est
l'opinion de la majorité de la nation ? |
·
Réflexions sur le procès de la Reine, 1793. |
|
·
Zulma : fragment d'un ouvrage, 1794, lire en ligne [archive] sur Gallica |
·
Réflexions sur la paix adressées à M. Pitt et aux
Français, 1795, lire
en ligne [archive] sur Gallica. |
·
Réflexions sur la paix intérieure. |
|
·
Recueil de morceaux détachés (comprenant : Épître
au malheur ou Adèle et Édouard, Essai sur les fictions et
trois nouvelles : Mirza ou lettre d'un
voyageur, Adélaïde
et Théodore et Histoire de Pauline), 1795. |
·
De l'influence des passions sur le bonheur des
individus et des nations, 1796, lire en ligne [archive] sur Gallica. |
·
Des circonstances actuelles qui peuvent terminer
la Révolution et des principes qui doivent fonder la République en France. |
·
De la littérature considérée dans ses rapports
avec les institutions sociales, 1800, lire en ligne [archive] sur Gallica. |
·
Delphine, 1802, lire en ligne [archive] sur Gallica. |
|
·
Épîtres sur Naples. |
|
·
Corinne ou l'Italie,
1807, lire en ligne [archive] sur Gallica. |
|
·
Agar dans le désert. |
|
·
Geneviève de Brabant. |
|
·
La Sunamite. |
|
·
Le Capitaine Kernadec ou sept années en un jour (comédie en deux actes et en prose). |
·
La Signora Fantastici. |
|
·
Le Mannequin,
comédie. |
|
·
Sapho, 1811. |
|
·
De l'Allemagne, publié à Londres en 1813 et à Paris en 1814, André Lagarde,
Laurent Michard, xixe siècle (Les Grands auteurs du programme
français - Anthologie et histoire littéraire), Paris, Bordas,
1985, p. 13. |
L’ouvrage était déjà prêt en 1810, mais les épreuves en ont été
détruites sur ordre de Napoléon. |
·
Réflexions sur le suicide, 1813 ,lire en ligne [archive] sur Gallica. |
|
·
De l'esprit des traductions. |
|
·
Considérations sur les principaux événements de
la Révolution française, depuis son origine jusques et compris le 8
juillet 1815, 1818 (posthume), lire en ligne [archive] sur Gallica. |
·
Œuvres complètes de Mme la Baronne de
Staël, publiées par son fils, précédées d'une notice sur le caractère et les
écrits de Mme de Staël, par Mme Necker de Saussure,
1820-1821, lire en ligne [archive] sur Gallica. |
·
Dix années d'exil,
1821 (posthume). |
|
Éditions modernes[modifier | modifier le code] |
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|
|
Les conventions
bibliographiques ne sont pas respectées (décembre 2010). |
|
La bibliographie
et les liens externes sont
à corriger. Améliorez-les ! |
|
·
Lettres de Madame de Staël à Madame de Récamier, première édition intégrale,
présentées et annotées par Emmanuel Beau de Loménie, éditions Domat,
Paris, 1952. |
·
Œuvres complètes de Madame de Staël, en cours de publication
aux éditions Honoré Champion : |
1.
Série I. Œuvres critiques : |
|
§ Tome
I. Lettres sur les écrits et le caractère de
J.-J. Rousseau.
- De l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations. -
De l'éducation de l'âme par la vie./Réflexions sur le suicide. - Sous la direction de Florence Lotterie. Textes établis et
présentés par Florence Lotterie. Annotation par Anne Amend Söchting, Anne
Brousteau, Florence Lotterie, Laurence Vanoflen. 2008. (ISBN 978-2-7453-1642-4). |
§
Tome II. De la
littérature et autres essais littéraires. En
préparation |
|
§
Tome III. De
l'Allemagne. En préparation |
|
2.
série II. Œuvres littéraires : |
|
§ Tome
I. Écrits autobiographiques. Nouvelles.
Œuvres poétiques. En préparation |
§ Tome
II. Delphine.
Texte établi par Lucia Omacini et annoté par Simone Balayé. 2004. (ISBN 978-2-7453-0957-0). |
§ Tome
III. Corinne ou l'Italie. Édition critique par Simone Balayé. Prix Chartier 2001.
2000. (ISBN 978-2-7453-0288-5). |
§
Tome IV. Œuvres
dramatiques. En préparation |
|
3.
Série III. Œuvres historiques : |
|
§ Tome
I. Des circonstances actuelles et autres essais politiques sous la Révolution.
2009. (ISBN 978-2-7453-1905-0). |
§ Tome
II. Considérations sur la Révolution
française. En préparation |
§ Tome
III. Dix années d'exil et autres essais politiques sous l'Empire et la
Restauration. En préparation |
·
Correspondance générale. Texte établi et présenté par Béatrice W. Jasinski et
Othenin d'Haussonville. Slatkine (Réimpression), 2008-2009. |
1.
Tome I. 1777-1791. (ISBN 978-2-05-102081-7). |
|
2.
Tome II. 1792-1794. (ISBN 978-2-05-102082-4). |
|
3.
Tome III. 1794-1796. (ISBN 978-2-05-102083-1). |
|
4.
Tome IV. 1796-1803. (ISBN 978-2-05-102084-8). |
|
5.
Tome V. 1803-1805. (ISBN 978-2-05-102085-5). |
|
6.
Tome VI. 1805-1809. (ISBN 978-2-05-102086-2). |
|
7.
Tome VII. 15 mai 1809–23 mai 1812. (ISBN 978-2-05-102087-9). |
|
·
La passion de la liberté, Préface de Michel Winock, Paris, Robert Laffont, 2017 (ISBN 9782221191996). Le livre contient: |
o
De l'influence des passions sur le bonheur |
|
o
Des circonstances actuelles qui peuvent terminer
la Révolution |
|
o
Considérations sur la Révolution française |
|
o
Dix années d'exil |
|
·
Madame de Staël ou l'intelligence politique. Sa
pensée, ses amis, ses amants, ses ennemis…,
textes de présentation et de liaison de Michel
Aubouin, Omnibus, 2017, 576 p. (ISBN 978-2-258-14267-1) |
Lettres de Mme de Staël, extraits de ses textes politiques et
de ses romans, textes et extraits de lettres de Chateaubriand, Talleyrand,
Napoléon, Benjamin Constant… |
Bibliographie[modifier | modifier le code] |
|
·
Simone Balayé, Madame
de Staël. Lumières et Liberté, Paris,
Klincksieck, 1979. |
·
Jean-Denis Bredin, Une singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker
et Germaine de Staël, Paris, Fayard, 1999 (ISBN 2-213-602-80-8). |
·
Laurence de Cambronne, Madame de Staël, la femme qui faisait trembler Napoléon, Paris, Allary, 2015, 243 p. (ISBN 978-2-37073-045-9). |
·
Ghislain de Diesbach, Madame de Staël. Perrin, 1983
(rééd. 2008) (ISBN 978-2-26200-284-8, 978-2-26601-426-7 et 978-2-26202-811-4). |
·
Françoise d'Eaubonnes, Une femme témoin de son siècle, Germaine de Staël, Paris, Flammarion, 1966, 285 p.. |
·
(en) Maria Fairweather, Madame de Staël, Londres,
Constable, 2005, xxii, 522 p. (ISBN 978-0-78671-339-4). |
·
Claire Garry-Boussel, Statut et fonction du personnage masculin chez Madame de Staël, Paris, Honoré Champion, 2002 (ISBN 978-2-7453-0647-0). |
·
Jacques Godechot, introduction, bibliographie, chronologie (reproduite de
Simone Balayé) et notes dans Mme de Staël, Considérations sur
la Révolution française, Paris, Collection In-Texte, Tallandier, 1983
(première réédition depuis 1881), p. 7-55. |
·
Henri Guillemin, Madame
de Staël et Napoléon, Bienne, éditions du
Panorama, 1966, 268 p. |
·
J. Christopher Herold, Germaine Necker de Staël, Paris,
Plon, 1962, 517 p.. |
·
Hofmann, Étienne. (Réd.), Benjamin Constant, Madame de Staël et le Groupe de
Coppet : Actes du Deuxième Congrès de Lausanne à l'occasion du 150e
anniversaire de la mort de Benjamin Constant Et Du Troisième Colloque de
Coppet, 15-19 juillet 1980,
Oxford/Lausanne/Paris, Oxford, The Voltaire
Foundation and Lausanne, Institut Benjamin
Constant, 1982, 574 p. (ISBN 0-7294-0280-0) |
·
André Lang, Une
vie d'orages, Germaine de Staël, Paris,
Calmann-Lévy, 1958, 320 p.. |
·
Marcel Laurent, Prosper de Barante et Madame de Staël, Saint-Laure, M.
Laurent, 1972. |
·
Maurice Levaillant, « Le grand amour de
Madame de Staël », Le Figaro, 24 octobre 1924 (lire en ligne [archive]) |
·
Liesel Schiffer, Femmes remarquables au xixe siècle (préface de Jean
Tulard). Paris, Vuibert, 2008, 305 p. (ISBN 978-2-71174-442-8). |
·
Georges Solovieff, Madame de Staël. Choix de textes. Thématique et actualité, Paris, Klincksieck, 1974, 278 p. |
Avec une notice biographique, un résumé de chaque ouvrage et
des commentaires. |
·
(en) Chinatsu Takeda, Mme de Staël and political liberalism in France, Singapour, Palgrave Macmillan, 2018, 366 p. (ISBN 978-981-10-8086-9) |
·
Henri Troyat, Alexandre Ier : Le Sphinx du Nord, Flammarion,
Paris, 1981, p. 208-209. |
·
Michel Winock, Madame de Staël, Paris, Fayard, 2010. |
|
·
Winfried Wehle, « Trauma et Éruption :
La Littérature comme mise en scène de l'inconscient. Réflexions sur Corinne ou l’Italie de Madame
de Staël », Revue d'histoire littéraire
de la France : revue trimestrielle, no 110,
2010, p. 35-64 (lire en ligne [archive]) |
Articles connexes[modifier | modifier le code] |
|
·
Famille Staël von Holstein |
|
· Club
de Salm |
|
·
Groupe de Coppet |
|
·
François de Pange |
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