Germaine de Staël
Portrait de Germaine de Staël par Marie-Éléonore Godefroid d'après François Gérard, château de Versailles.
Biographie |
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Naissance |
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Décès |
14 juillet 1817 (à
51 ans) |
Nom de
naissance |
Anne-Louise
Germaine Necker |
Surnom |
Madame de
Staël |
Nationalités |
|
Activité |
|
Père |
|
Mère |
|
Conjoints |
Erik
Magnus Staël von Holstein (de 1786 à 1800) |
Enfants |
Auguste-Louis
de Staël-Holstein |
Parentèle |
Louis Necker (oncle) |
Autres informations |
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Propriétaire
de |
|
Mouvement |
|
Adjectifs
dérivés |
staëlien |
0:02
Prononciation
Œuvres principales |
·
De la littérature, 1798-1800 ·
Corinne ou l'Italie, 1807 ·
De l'Allemagne, 1810-1813 |
Signature de Germaine de Staël.
Plaque commémorative de la rencontre entre
Germaine de Staël et Napoléon.
Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de
Staël-Holstein, connue sous le nom de Madame de Staël (/stal/)1, est une romancière, épistolière et philosophe genevoise2 et française3 née le 22 avril 1766 à Paris où
elle est morte le 14 juillet 18174.
Issue d'une famille de protestants valdo-genevois5 richissimes, fille du ministre des
finances de Louis XVI Jacques Necker, elle est élevée dans un milieu
de gens de lettres. Elle épouse, en 1786, le baron Erik Magnus
Staël von Holstein, ambassadeur du
roi Gustave III de Suède auprès de la cour de
France à Versailles. Le couple se séparera en 1800. Devenue baronne de Staël,
elle mène une vie sentimentale agitée et entretient en particulier une relation
orageuse avec Benjamin Constant,
écrivain et homme politique franco-vaudois
rencontré en 1794.
Entretemps, sa réputation littéraire et
intellectuelle s'est affirmée grâce à trois essais philosophiques que sont
les Lettres sur les ouvrages et le caractère de Jean-Jacques Rousseau (1788), De
l'influence des passions sur le bonheur de l'individu et des nations (1796)
et De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions
sociales (1800)a.
Favorable à la Révolution française et
aux idéaux de 1789, elle adopte une position critique dès 1791 et ses idées
d'une monarchie constitutionnelle la font considérer comme une opposante
gênante par les maîtres de la révolution. Malgré le statut de diplomate de son
mari, elle doit se réfugier auprès de son père en Suisse à plusieurs reprises.
Interdite de séjour sur le sol français par Napoléon Bonaparte qui la considère comme
un obstacle à sa politique, elle s'installe en Suisse dans le château familial
de Coppet qui
sert de lieu principal de rencontres au groupe du même nom, et d'où elle fait
paraître Delphine (1802), Corinne ou l'Italie (1807)
et De l'Allemagne (1810/1813b).
Veuve en 1802, elle se remarie en 1811
avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca, et rouvre son salon parisien
à la faveur de la Restauration
de la maison de Bourbon.
Grâce à la publication de De l'Allemagne (1813-14), elle
popularise en France les œuvres des auteurs de langue allemande, jusqu'alors
relativement méconnues. Elle ouvre ainsi la voie au romantisme français, directement inspiré
des premiers romantiques allemands et anglais. Ses œuvres fictionnelles
majeures, dans lesquelles elle représente des femmes victimes des contraintes
sociales qui les enchaînent, sont Delphine (1802) et Corinne
ou l'Italie (1807).
Elle meurt en 1817, peu de temps après
une attaque de paralysie qui la
terrasse au cours d'un bal que donnait le duc Decazes, laissant inachevées ses Considérations
sur les principaux événements de la Révolution française, ouvrage posthume
publié en 1818, ainsi que ses Dix années d'exil, parues à titre
posthume en 1821.
Biographie[modifier | modifier
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Jeunesse[modifier | modifier
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Suzanne Curchod (Madame Jacques Necker), mère de Germaine Necker.
Germaine Necker naît à Paris, dans
l'ancien hôtel d'Hallwyll, rue Michel-le-Comte,
le 22 avril 1766. Élevée par sa mère Suzanne Curchod,
fille d'un pasteur calviniste, aux conceptions religieuses dévotes, Germaine
reçoit une éducation opposée au système de Rousseau,
qui considérait que le développement moral devait suivre le perfectionnement
des organes de perception, Mme Necker considérant qu'il
faut exercer l'intelligence par un afflux précoce d'idées6. Elle lui donne une instruction
encyclopédique et l'enfant suscite rapidement la curiosité des hôtes de ses
parents par l'étendue de son érudition. Son père est le financier Jacques Necker qui a fait fortune comme
banquier à Paris. Il sera ministre des finances du roi de France Louis XVI de 1776 à 1781.
Elle est élevée dans un milieu de gens
de lettres, qui fréquentent assidûment le salon de sa mère (Buffon, Marmontel, Grimm, Edward Gibbon, l'abbé Raynal et Jean-François de
La Harpe).
Le goût de la vie sociale parisienne et
l'intérêt de sa famille pour la politique la lient cependant davantage à la
France. Très jeune, à quatorze ans à peine, elle tient son cercle et sait
converser avec les hôtes du salon de sa mère. Elle a appris l'anglais et le
latin, l'art de la danse et la musique, la récitation et la diction, est
souvent allée au théâtre. Tout fait d'elle une jeune fille différente, par son
érudition et sa culture, des jeunes filles de son milieu, élevées de façon plus
traditionnelle, qui étonne ses contemporains par la vivacité de son
intelligence7.
Mariage[modifier | modifier
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Erik de Staël, premier
mari de Germaine Necker vers 1782.
Le prestige de son père lui ouvre les
portes de ce que l'Europe compte à la fois d'aristocrates et d'intellectuels
éclairés. Ses parents ne veulent pas d'un gendre catholique, mais il y a fort
peu de protestants dans la noblesse française, et les amis suisses qu'ils
fréquentent sont jugés trop provinciaux. Elle rejette inlassablement ses
nombreux prétendants : Axel de Fersen, ambassadeur de Suède, Georges-Auguste
de Mecklembourg, Louis Marie de
Narbonne-Lara, fils naturel de Louis XV8, qui devient un de ses amants par la
suite, et même William Pitt9, sont parmi les plus connus.
À vingt ans, obéissant au projet de ses
parents, elle se marie avec le baron de
Staël-Holstein, ambassadeur de Suède, de seize ans son aîné, en 178610. S'étant porté candidat alors qu'elle
n'a que treize ans, il sait attendre, et leur mariage est célébré le 17
janvier 1786 dans la chapelle luthérienne de l'ambassade de Suède. Le soir
de son mariage, en changeant de nom, elle décide d'utiliser son troisième
prénom, devenant Germaine de Staël11.
Jeune femme[modifier | modifier
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L'Ambassade de Suède à
l’hôtel de Ségur, devenu hôtel de Salm-Dyck.
Ce mariage arrangé n'est pas un mariage
d'amour, pas même un mariage heureux, et la jeune femme cherche ailleurs un
bonheur qu'elle n'a pas. Sa vie entière est d'ailleurs une quête perpétuelle
d'un bonheur, qu'elle ne trouve guère. Son mari désargenté parvient à se faire
nommer ambassadeur de Suède, ce qui lui procure une pension confortable
de 25 000 livres alors que sa femme lui apporte une dot
de 25 000 livres12,13. La fortune de son épouse permet au
diplomate scandinave de mener un train de vie qui rehausse l'éclat de sa patrie
aux yeux des Français.
À la suite de sa mère, elle ouvre un
salon à l'hôtel de Suède, rue du Bac, en 1795, où elle reçoit les représentants
d'une nouvelle génération professant les idées neuves qui sont proches des
siennes, contemporains de la guerre
d'indépendance en Amérique, qui y ont participé parfois d'ailleurs
– La Fayette, Noailles, Clermont-Tonnerre, Condorcet, François de Pange et les trois hommes qu'elle aime le
plus à cette époque : Louis Marie de
Narbonne-Lara, sa première grande passion, Mathieu de
Montmorency, l'ami de toute sa vie, Talleyrand,
le traître à l'amitié. Elle favorisera notamment le retour d'exil aux
États-Unis d'Amérique de ce dernier. Ils entretiendront une relation
épistolaire fournie tout au long de leur vie.
La Révolution[modifier | modifier
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Le 5 mai 1789,
Germaine de Staël assiste à l'ouverture des États généraux à Versailles où elle
rencontre le jeune Mathieu de Montmorency.
Voyant dans l'Angleterre la meilleure expression de la
liberté, lectrice passionnée de Rousseau,
marquée par les idées des Lumières,
elle accueille favorablement la Révolution et,
le 5 mai 1789, assiste à l'ouverture des États généraux.
Son père doit démissionner en août 1790, contraint de laisser au Trésor
royal deux millions de livres qu'il lui avait prêtés, et que sa fille
s'efforcera en vain de réclamer toute sa vie. À partir de 1792, la situation
devient difficile. Elle déploie une grande énergie dans les dernières semaines
de la monarchie s'efforçant de sauver proches et amis. Soutenant l'idée d'une
monarchie constitutionnelle, elle se coupe tant des partisans d'une République
que des tenants de l'absolutisme, et doit s'exiler,
en 1793, en Angleterre, où elle séjourne quelques mois avec les amis qui
fréquentaient son salon. Sa vie est par la suite souvent marquée par l'exil.
En Suisse, elle s'éprend de François de Pange, qui a émigré dans des conditions
difficiles et qui, devenu imprimeur pour survivre, publiera ses œuvres La
Paix puis Zulma. Ami sincère, il
se montrera un critique objectif et sévère. En revanche, nature délicate et
droite, il ne répond pas aux sentiments passionnés de Germaine. Ayant appris
que sa cousine Anne-Louise de Domangeville avait échappé de peu à la guillotine
et avait été libérée après la chute de Robespierre,
il retourne en France et l'épouse, au grand dam de Germaine. Lorsqu’il meurt,
quelques mois plus tard, Anne-Louise de Domangeville
se résout, pour faire face à ses créanciers, à convoler pour la troisième fois,
suscitant les remarques amères de Germaine de Staël.
Revenue à son tour en France, Germaine
publie, en septembre, des Réflexions sur le procès de la Reine,
plaidoyer en faveur de Marie-Antoinette à
l'adresse des autres femmes14 où elle dénonce les misères de
la condition féminine.
Désormais, elle fait publier elle-même ses œuvres littéraires, rejetant d'une
part le merveilleux et l'allégorique des contes, et d'autre part le roman
historique et le décor antique, mettant en scène, d'une manière moderne pour
l'époque, les caractères et les conditions sociales de son temps.
Le Directoire et Napoléon[modifier | modifier le code]
Bonaparte en 1803
par François Gérard.
« Un seul homme de moins et le monde serait en repos15. »
Elle est de retour en France pendant
le Directoire, elle parvient à se mettre à dos
aussi bien royalistes que jacobins, ces derniers dénonçant l'aide qu'elle
apporte aux émigrés et les deux partis étant agacés par la prétention de
Germaine et de Benjamin Constant de devenir les mentors de la vie politique
parisienne. Lorsque le Directoire envisage d'envahir les cantons suisses, elle
s'efforce d'en dissuader Bonaparte, par crainte que la France n’y
abroge les droits féodaux dont jouit son père à Coppet.
Elle est fascinée par le jeune général,
mais celui-ci répond par une grande froideur à ses avances. Le 3 janvier
1798, Talleyrand lui ménage une entrevue avec Bonaparte, en qui elle voit
un libéral appelé
à faire triompher le véritable idéal de la Révolution ; elle le rencontre
plusieurs fois par la suite. Impressionnée, elle l'assaille de questions :
« — Général, quelle est pour vous la première des femmes ? — Celle
qui fait le plus d'enfants, Madame » lui aurait-il répondu. C'est le début
d'une longue animosité.
Madame de Staël achève de perdre ses
illusions, après le coup d'État du
18 Brumaire et la promulgation de la Constitution
de l'an VIII. Elle devient l'une des pierres angulaires de la
résistance contre le régime de plus en plus dictatorial de Bonaparte. Victor Hugo cite Madame de Staël parmi
les rares qui ne se sont pas agenouillés devant Napoléon16. Beaucoup d'intellectuels doivent opter
pour une vie dans la clandestinité, et c'est dans l'interdit qu'elle poursuit
son œuvre de philosophie politique. Plutôt que de se réfugier dans le silence,
elle publie les romans qui lui valent une grande célébrité, mais ne tardent pas
à lui valoir un exil – de Paris d'abord, puis de France.
L'exil[modifier | modifier
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Benjamin Constant.
En octobre 1803, Madame de Staël
est chassée de Paris dont elle ne doit pas s'approcher de moins de
« quarante lieues »17. Avec la publication de Delphine, roman où se mêlent les questions
politiques et sociales de son temps, l'anglophilie de l'époque, la supériorité
du protestantisme sur le catholicisme, le divorce, qui dénonce ouvertement la
régression à tous points de vue de la condition féminine, malgré la Révolution,
les malheurs auxquels leur position dans la famille patriarcale condamne les
femmes. Cela n'est évidemment pas pour plaire à Napoléon, devenu empereur, à
qui on doit un Code civil français qui
fait perdre aux femmes certains acquis de la Révolution qu'elles vont mettre
plus d'un siècle à recouvrer.
Cela lui vaut, en revanche, un immense
succès dans toute l'Europe — également des critiques, virulentes, attisées par
l'hostilité de l'Empereur à son encontre.
Veuve en 1802, elle entretient une
longue relation avec Benjamin Constant, rencontré en 1794, qui
l'accompagne dans son exil. Vaudois comme elle, il est en définitive issu de la
même région et protestant comme elle, mais il aime vivre seulement à Paris. Il
ne parvient à se fixer ni auprès d'elle ni ailleurs. Cette liaison, longue et
orageuse, est l'une des plus surprenantes qu’ait laissée l'histoire du monde
littéraire. « Je n'avais rien vu de pareil au monde » écrit-il,
« J'en devins passionnément amoureux ». Mais la volonté de tout
régenter de Madame de Staël, et les tromperies de Benjamin Constant, font
qu'ils se séparent après une demande en mariage que Madame de Staël refuse.
Johann Wolfgang von Goethe.
De la fin de l'année 1803 au printemps
1804, Madame de Staël fait avec Benjamin Constant un voyage de plusieurs mois
en Allemagne, où elle est reçue dans les cours
princières comme un chef d'État. Sur le chemin de l'exil, elle s'arrête plus
d'une semaine à Metz, pour y rencontrer Charles de Villers avec
qui elle entretenait une importante correspondance, et qui se rendait à Paris18. Elle a appris l'allemand auprès du
précepteur de ses enfants, ce qui est une curiosité originale à l'époque alors
que la plupart de ses contemporains tiennent les États allemands pour des
nations arriérées. Elle rencontre Schiller, Goethe et,
de façon générale, la majeure partie de l'intelligentsia allemande. Elle y
découvre une littérature inconnue en France, qu'elle révèle aux Français dans
son ouvrage De l'Allemagne,
où elle dépeint une Allemagne sentimentale et candide, image qui eut une grande
influence sur le regard que les Français ont porté sur ce pays durant tout
le xixe siècle. Elle entreprend
également un voyage en Italie à la fin de la
même année : il faut, dit-elle, avoir « l'esprit
européen » ; elle ne cessera, de sa vie, de défendre cette position.
Benjamin Constant s'éprend de Juliette Récamier,
dans une passion malheureuse. Son ancienne amante écrit de lui : « Un
homme qui n'aime que l'impossible ».
Le château de Coppet.
En 1805, de retour au château de Coppet17, le seul endroit où elle peut vivre
dans l'Europe napoléonienne, elle y commence Corinne ou l'Italie,
roman dans lequel l'héroïne, à la recherche de son indépendance, meurt de cette
recherche. Elle s'inspire du défunt François de Pange pour créer le personnage d'Oswald. En
ce lieu, elle reçoit également nombre de personnalités et d'intellectuels
européens gravitant autour du Groupe de Coppet.
Germaine de Staël en
Corinne (1807), Firmin Massot,
huile sur bois, 61 x 52 cm - Collection du château de Coppet
(Suisse).
Elle se remarie, en 1811, avec Albert de Rocca, jeune officier d'origine
suisse, de 22 ans son cadet, dont elle a un fils.
Albert Jean Michel
Rocca, deuxième mari de Germaine de Staël.
À la parution de De l'Allemagne, en 1810, où elle appelle
explicitement à l'unité allemande, l'ouvrage est immédiatement saisi et mis au
pilon17 sur ordre de Napoléon. Cela marque
pour Madame de Staël le début des années d'exil. Le 5 octobre 1810, le
ministre de la Police, Savary, duc de
Rovigo, lui envoie un courrier : « Votre dernier
ouvrage n’est point français. Il m’a paru que l’air de ce pays-ci ne vous
convenait point, et nous n’en sommes pas encore réduits à chercher des modèles
dans les peuples que vous admirez19. » L'assignant à résidence dans
son château de Coppet, l'Empereur la fait
espionner sans trêve, lui interdisant toute publication et punissant d'exil
toutes les personnes ayant souhaité adoucir ses souffrances en lui rendant
visite, parmi lesquelles Juliette Récamier. En mai 1812, elle quitte
Coppet avec ses deux enfants et son époux, Albert de Rocca. Espérant rallier
l'Angleterre, elle est contrainte de passer par la Russie et séjourne à Saint-Pétersbourg.
Là, elle prend des notes pour le futur De la Russie et des royaumes du
Nord — les futures Dix années d'exil.
Charles XIV Jean de
Suède.
Elle rencontre aussi à Saint-Pétersbourg
le baron vom Stein, fervent opposant de Napoléon. Elle
parvient enfin à se réfugier à Stockholm, auprès de Bernadotte, devenu prince héritier du trône de
Suède, où elle devient l'inspiratrice d'une alliance anti-napoléonienne,
acquérant ainsi une stature politique plus marquée. Elle se rend en Angleterre
en 1813, et rencontre à Londres le futur Louis XVIII, en qui elle souhaite voir un
souverain capable de réaliser la monarchie constitutionnelle.
Elle rentre en France au printemps 1814,
après avoir publié outre-Manche Sapho, où reparaît le thème de la
femme géniale et incomprise qui finit par mourir de douleur et d'amour, ainsi
que ses Réflexions sur le suicide.
Retour à Paris[modifier | modifier
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Joséphine de
Beauharnais.
De retour à Paris, elle reçoit rois,
ministres et généraux. Madame de Staël se démarque par une réelle ambition
politique ; combative et passée à l'opposition, elle est une propagandiste
très active. Durant le premier exil de Napoléon, bien qu'alliée avec circonspection
aux Bourbons20, elle fait prévenir l'empereur d'une
tentative d'assassinat21, et celui-ci, pour la rallier à sa
cause, lui fait promettre le remboursement d'une somme jadis prêtée par son
père au trésor22. Cette thèse est vue différemment par
l'historien Jean Tulard. En effet Madame de Staël
aurait offert ses services à l'Empereur en échange de deux millions de francs.
Elle était disposée à lui offrir sa plume et ses principes.
Napoléon répondit qu'il n'était pas assez riche pour les payer tout ce
prix. 23
Elle visite Joséphine,
très malade, au château de Malmaison pour
lui demander ce qu'a été sa vie avec l'empereur.
Affligée, depuis quelque temps, d’un
gonflement œdémateux des jambes, elle consulte, à son retour à Paris, le Dr Portal,
son médecin depuis l’enfance, ainsi que celui de son père24. Celui-ci constate, outre l’aggravation
de l’œdème, que son teint, naturellement sombre, est devenu encore plus sombre,
que ses yeux ont même pris une couleur jaune et que sa digestion était
douloureuse24.
Éprouvant une grande agitation et un
manque de sommeil, elle avait longtemps été incapable de les soulager à l’aide
d’un ou plusieurs grains d’opium, qu’elle prenait tous les soirs24. L’ennui qui la consumait en Suisse l’a
amenée à trop user de l’opium, qui soutenait son génie25, mais dont elle a fini par devenir
dépendante26.
Elle succombe, le 14 juillet 1817,
à une hémorragie cérébrale,
s'écroulant dans les bras de son gendre Victor de
Broglie.
On lui prête ce mot que lui aurait inspiré
la vue du vignoble de Coppet : « Je préfère le vin d'ici à l'eau de
là ».
Elle est inhumée conformément à ses vœux
auprès de ses parents dans la chapelle funéraire qu'avait fait édifier sa mère,
fille d'un pasteur vaudois, en 1793-1794 (architecte Jean-Pierre Noblet, marbrier Jean-François Doret) à peu de distance du
château de Coppet27.
La postérité[modifier | modifier
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Portrait de Germaine
de Staël en 1812 par Vladimir Borovikovski.
L'histoire littéraire laisse d'elle
l'image d'une femme curieuse de tout, à la conversation brillante et aux écrits
avant-gardistes. Car Germaine de Staël est une pionnière dans bien des
domaines, ayant touché dans ses écrits tant à l'histoire qu'à la théorie
littéraire, en passant par le roman. Si on lui doit notamment (ainsi qu'à Chateaubriand)
l'introduction du romantisme en littérature française, c'est également elle qui
popularise en France le terme de « romantisme »28, introduit par Pierre Le Tourneur29, et celui de « littérature », qui se substitue dès lors
à celui de « belles-lettres »,
achevant de consacrer l'émancipation de la littérature vis-à-vis des sciences
normatives notamment. Dans ses romans, elle présente les femmes comme les
victimes des contraintes sociales les empêchant d'affirmer leur personnalité,
et ne pouvant vivre de leur talent qu'au prix de la renonciation à l'amour.
Elle revendique le droit au bonheur pour toutes, et pour elle-même. Cette
revendication de droit au bonheur (qui se confondait avec le droit d'aimer)
sera reprise, bien que sous des modalités différentes, par George Sand. Égérie, par sa place centrale
dans le Groupe de Coppet, d'un cosmopolitisme en avance sur son temps, Germaine
de Staël est une femme moderne dans une Europe qu'elle parcourt en tous sens et
décrit abondamment.
À Paris, sa mémoire est honorée par
une rue et
une statue, donnant sur le jardin du
côté sud de l'hôtel de ville.
A Genève, une rue porte son nom depuis le 6
juillet 1988, la Rue Madame-De-Staël30. La Bibliothèque de
Genève possède un buste de
Germaine de Staël, ce qui fait d'elle une des rares femmes à avoir été
portraiturée de cette manière à Genève au 19e siècle31.
Descendance[modifier | modifier
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Germaine de Staël et
sa fille Albertine en 1805, par Marguerite Gérard.
De son mariage avec son premier
époux Erik Magnus
Staël von Holstein Germaine de Staël
a quatre enfants :
·
Gustavine de Staël (1787-1789),
dont le roi de Suède Gustave III est
le parrain ;
·
Auguste de Staël (1790-1827) ;
·
Albert de Staël (1792-1813) ;
·
Albertine de Staël (1797-1838) épouse en 1816 Victor de
Broglie (1785-1870), duc de Broglie, d'où une nombreuse postérité32.
De son second mariage, avec Albert de Rocca Germaine de Staël a,
à 46 ans,
un fils :
·
Louis-Alphonse Rocca (1812-1842).
Hommages[modifier | modifier
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Plaque à l'hôtel de Gallifet (Paris).
Plaque à Londres
(Soho).
·
Botanique
·
Philatélie
o
Un timbre postal français
à l'effigie de Madame de Staël a été émis le 24 octobre 1960.
·
Toponymes
o
Rue de Staël,
à Paris ;
o
Rue Germaine de Staël à Plaisir (Yvelines)
o
Rue Madame-de-Staël, à Genève ;
o
Collège Madame de Staël, à Carouge (Suisse) ;
o
Collège Madame de Staël, à Paris ;
o
Lycée Madame de Staël, à Montluçon ;
o
Lycée Madame de Staël, à Grenoble ;
o
Lycée Madame de Staël, à Saint-Julien-en-Genevois ;
o
de Staël, cratère sur Vénus34.
·
Bateau
o
Canot de sauvetage de Coppet "Madame de Staël" [archive] de 1920
·
Transports publics
o
Un train ICN porte son
nom en Suisse.
Postérité[modifier | modifier
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Littérature[modifier | modifier
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Germaine de Staël apparait, en compagnie
de Benjamin Constant,
de Charles de Villers et
de Dorothea von Rodde,
dans un roman d'Anne Villemin Sicherman, 1803 la nuit de la sage-femme,
2023
Littérature jeunesse[modifier | modifier le code]
·
Bridget Dommen et Caroline Dommen
(ill. Ingrid Godon), Madame
de Staël prend sa plume, La Joie
de lire, coll. « Traces d'histoire », 2015 (ISBN 978-2-88908-274-2, présentation en ligne [archive]).
Filmographie[modifier | modifier
le code]
Cinéma[modifier | modifier
le code]
·
1965 : Le Salon de l'Europe/Madame de Staël,
court métrage de Jacques de Casembroot
·
1993 : Belle van Zuylen - Madame de
Charrière jouée par Carla Hardy
·
1994 : Du fond du cœur de Jacques Doillon jouée par Anne Brochet
Télévision[modifier | modifier
le code]
·
1922 : A
Prince of Lovers jouée par Saba
Raleigh
·
1923 : Madame Recamier. Or,
The Price of Virtue jouée par Margaret Yarde
·
1962 : Heroische Komödie jouée par Maria Wimmer
·
1972 : Talleyrand ou Le sphinx incompris jouée par Frédérique Meininger
·
1987 : Napoléon
et Joséphine jouée par Leigh Taylor-Young
·
2002 : Napoléon jouée
par Fabienne Babe
·
2016 :
Émission Secrets d'Histoire,
intitulée Les
femmes de la Révolution. Documentaire présenté par Stéphane Bern
et diffusé le 12 juillet 2016 sur France 235
Notes et références[modifier | modifier le code]
Notes
a. ↑ Dans
l'essai De la littérature…, elle présente Ossian comme « l'Homère du Nord ».
b. ↑ Mais
en octobre 1810, la censure ayant été renforcée en France napoléonienne, De
l'Allemagne est envoyé au pilon avant sa parution. Un jeu d'épreuves
est sauvé par A.W. Schlegel et mis en sûreté à Vienne en mai 1811, tandis que
Madame de Staël commence les Dix années d'exil. De
l'Allemagne paraît en français à Londres en 1813. Voir la
« Chronologie » de Simone Balayé dans Madame de Staël, De
l'Allemagne, Paris, GF-Flammarion, 1968.
Références
1. ↑ Jean-Marie
Pierret, Phonétique historique du français et notions de
phonétique générale [archive], 1994.
2. ↑ Staël,
Germaine de [archive] dans le Dictionnaire
historique de la Suisse.
3. ↑ Notice [archive] sur larousse.fr.
4. ↑ « Germaine de Staël » [archive], sur BNF DATA
5. ↑ Etienne
Hofmann, « Staël, Germaine (de) [archive] » dans le Dictionnaire
historique de la Suisse en ligne, version du 11
février 2014.
6. ↑ « Notice
sur le caractère et les écrits de Madame de Staël », Œuvres
complètes de Madame la baronne de Staël-Holstein, Paris, Firmin Didot
frères, 1836, tome 2, p. 5 [archive].
7. ↑ Béatrix
d'Andlau, La Jeunesse de Madame de Staël (de
1766 à 1786), Librairie Droz, 1970, 165 p.
8. ↑ Annales
historiques de la révolution française : organe de la Société des études
robespierristes, Firmin-Didot & Cie, 1982 (lire en ligne [archive]), « 247 à
250 », p. 308.
9. ↑ J.
Christopher Herold, Germaine Necker de Staël,
Paris, Plon, 1962, 517 p. (lire en ligne [archive]), p. 69.
10. ↑ Gustave
Lanson, « Histoire de la Littérature française »,
dans Madame de Stael, Hachette,
1920, p. 874
11. ↑ Laurence
de Cambronne, Madame de Staël, la femme qui faisait trembler Napoléon,
Allary Éditions, 2015, p. 14.
12. ↑ Charlotte
Julia von Leyden Blennerhassett, Madame de Staël et son temps, Slatkine, 2002, 586 p. (ISBN 978-2-05-101738-1, lire
en ligne [archive]), p. 236.
13. ↑ Jean
Serruys, De Colbert au Marché commun :
la princesse de Chalais, les Talleyrand et quelques autres, Paris,
Émile-Paul, 1970, 305 p. (OCLC 977237476, lire en ligne [archive]), p. 154.
14. ↑ Voir
l'avertissement des Réflexions dans le volume des Œuvres
de Madame la baronne de Staël-Holstein, Paris, Lefèvre, 1838 (lire en ligne [archive]), p. 50-51.
15. ↑ Mme de Staël, lettre
à James Galiffe, 20 mars 1813.
16. ↑ « Discours de réception de Victor Hugo | Académie
française » [archive], sur www.academie-francaise.fr, 3
juin 1841 (consulté le 8 février 2023)
17. ↑ Revenir plus
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de la Littérature française », op. cit., p. 875.
18. ↑ Monique
Bernard, "Une rencontre historique. Charles de Villers et Germaine de Stael à Metz en 1803", in Les Cahiers lorrains,
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19. ↑ Simone
Balayé, Madame de Staël : Lumières et Liberté, Paris, Klincksieck, 1979, 271 p. (ISBN 978-2-252-02082-1, lire en ligne [archive]), p. 196
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nationale et étrangère, politique, scientifique et littéraire, Paris,
Bureau de la Revue nationale, 1862, t. 10, p. 65 [archive].
21. ↑ Joseph Bonaparte, Albert Du Casse, Mémoires
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22. ↑ « Staël-Holstein
(Anne-Louise-Germaine Necker, baronne de) » dans Philippe Le Bas,
Augustin-François Lemaitre, France, dictionnaire encyclopédique,
Paris, Firmin Didot frères, 1845, tome 12, p. 543 [archive].
23. ↑ Jean Tulard, Le monde selon Napoléon : maximes,
pensées, réflexions, confidences et prophéties, dl 2018 (ISBN 979-10-210-3123-4 et 979-10-210-4128-8, OCLC 1028634826, lire
en ligne [archive])
24. ↑ Revenir plus haut
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G. Smith, « History and Genius : The Narcotic, Erotic,
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26. ↑ (en) Angelica
Goodden, Madame
de Staël : The Dangerous Exile, Oxford, OUP
Oxford, 2008, 344 p. (ISBN 978-0-19-152877-4, lire en ligne [archive]), p. 181.
27. ↑ Claude
Mossé, Ces belles en leur demeure :
George Sand à Nohant, Mme de Staël à
Grignan, Joséphine de Beauharnais à la Malmaison, Mme de Staël à Coppet, Agnès
Sorel à Loches, Francine Weissweiller à Santo-Sospir, Rocher, 2005, p. 74
28. ↑ Albert Sorel, Mme de Staël, Paris, Hachette,
1890, 216 pages, p. 171.
29. ↑ Michel Brix, Le
Romantisme français : Esthétique platonicienne et modernité littéraire,
Éditions Peeters, 1999, 302 pages, introduction, p. 17 (ISBN 904290738X).
30. ↑ Noms géographiques du canton de Genève [archive]
31. ↑ Nicolas
Schaetti, « Les bustes de la Bibliothèque: une collection de
sculptures à Genève. : #5 Pourquoi si peu de portraits sculptés de femmes
dans les collections de la Bibliothèque de Genève? » [archive], sur Bibliothèque de
Genève Le Blog, 19 décembre 2022 (consulté le 21
décembre 2022)
32. ↑ Bernard
de Larquier Rochefort, Dictionnaire de
Broglie et du Vaisseau "La Victoire", Sans lieu,
l'auteur, 1984, 527 p., p. 1-527
33. ↑ La rose « Madame de Staël » [archive].
34. ↑ « Planetary Names: Crater,
craters: de Staël on Venus » [archive], sur planetarynames.wr.usgs.gov (consulté le 4
mai 2020)
35. ↑ « Les
femmes de la Révolution à l’honneur dans « Secrets d'Histoire » sur
France 2 », La Depeche du Midi, 12 juillet 2016 (lire en ligne [archive]).
Œuvres[modifier | modifier
le code]
Delphine, par Madame de Staël,
édition de 1803 en plusieurs volumes.
page de titre de De l'Allemagne, édition de 1813 à Londres.
·
Journal de Jeunesse, 1785.
·
Sophie ou les sentiments secrets, pièce en trois actes
et en vers, 1786, publiée en 1790.
·
Jane Gray (tragédie en cinq actes et en
vers), 1787 (publié en 1790).
·
Lettres sur les ouvrages et le caractère de J.-J.
Rousseau, 1788 (lire en ligne [archive] sur Gallica), rééd.
& augmentée en 1789.
·
Éloge de M. de Guibert.
·
À quels signes peut-on reconnaître quelle est
l'opinion de la majorité de la nation ?
·
Réflexions sur le procès de la Reine, 1793.
·
Zulma : fragment d'un
ouvrage, 1794, lire en ligne [archive] sur Gallica
·
Réflexions sur la paix adressées à M. Pitt et aux
Français, 1795, lire en ligne [archive] sur Gallica.
·
Réflexions sur la paix intérieure.
·
Recueil de morceaux détachés (comprenant : Épître
au malheur ou Adèle et Édouard, Essai sur les fictions et
trois nouvelles : Mirza ou lettre d'un voyageur, Adélaïde
et Théodore et Histoire de Pauline), 1795.
·
De l'influence des passions sur le bonheur des
individus et des nations, 1796, lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la
Révolution et des principes qui doivent fonder la République en France.
·
De la littérature considérée dans ses rapports avec
les institutions sociales, 1800, lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
Delphine, 1802, lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
Épîtres sur Naples.
·
Corinne ou l'Italie, 1807, lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
Agar dans le désert.
·
Geneviève de Brabant.
·
La Sunamite.
·
Le Capitaine Kernadec ou sept années en un jour (comédie en deux
actes et en prose).
·
La Signora Fantastici.
·
Le Mannequin, comédie.
·
Sapho, 1811.
·
De l'Allemagne, publié à Londres en
1813 et à Paris en 1814, André Lagarde, Laurent Michard, xixe siècle (Les
Grands auteurs du programme français - Anthologie et histoire littéraire),
Paris, Bordas, 1985, p. 13.
L’ouvrage était déjà prêt en 1810, mais
les épreuves en ont été détruites sur ordre de Napoléon.
·
Réflexions sur le suicide, 1813 ,lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
De l'esprit des traductions.
·
Considérations sur les principaux événements de la
Révolution française, depuis son origine jusques et compris le 8 juillet
1815, 1818 (posthume), lire
en ligne [archive] sur Gallica.
·
Œuvres complètes de Mme la
Baronne de Staël, publiées par son fils, précédées d'une notice sur le
caractère et les écrits de Mme de Staël, par Mme Necker
de Saussure, 1820-1821, lire en ligne [archive] sur Gallica.
·
Dix années d'exil, 1821 (posthume).
Éditions modernes[modifier | modifier
le code]
Les conventions
bibliographiques ne sont pas respectées (décembre 2010).
La bibliographie et les liens externes sont
à corriger. Améliorez-les !
·
Lettres de Madame de Staël à Madame de Récamier, première édition
intégrale, présentées et annotées par Emmanuel Beau de Loménie, éditions Domat, Paris, 1952.
·
Œuvres complètes de Madame de Staël, en cours de
publication aux éditions Honoré
Champion :
1. Série I. Œuvres
critiques :
§
Tome I. Lettres sur les écrits et le caractère de J.-J. Rousseau.
- De l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations. - De
l'éducation de l'âme par la vie./Réflexions sur le
suicide. - Sous la direction de Florence Lotterie.
Textes établis et présentés par Florence Lotterie.
Annotation par Anne Amend Söchting,
Anne Brousteau, Florence Lotterie,
Laurence Vanoflen. 2008. (ISBN 978-2-7453-1642-4).
§
Tome II. De la littérature et autres essais littéraires.
En préparation
§
Tome III. De l'Allemagne. En préparation
2. série II. Œuvres
littéraires :
§
Tome I. Écrits autobiographiques. Nouvelles. Œuvres
poétiques. En préparation
§
Tome II. Delphine. Texte établi par Lucia Omacini
et annoté par Simone Balayé. 2004. (ISBN 978-2-7453-0957-0).
§
Tome III. Corinne ou l'Italie. Édition critique par Simone
Balayé. Prix Chartier 2001. 2000. (ISBN 978-2-7453-0288-5).
§
Tome IV. Œuvres dramatiques. En préparation
3. Série III. Œuvres
historiques :
§
Tome I. Des circonstances actuelles et autres essais
politiques sous la Révolution. 2009. (ISBN 978-2-7453-1905-0).
§
Tome II. Considérations sur la Révolution française. En
préparation
§
Tome III. Dix années d'exil et autres essais politiques
sous l'Empire et la Restauration. En préparation
·
Correspondance générale. Texte établi et
présenté par Béatrice W. Jasinski et Othenin d'Haussonville. Slatkine (Réimpression),
2008-2009.
1. Tome I. 1777-1791. (ISBN 978-2-05-102081-7).
2. Tome II. 1792-1794. (ISBN 978-2-05-102082-4).
3. Tome III. 1794-1796. (ISBN 978-2-05-102083-1).
4. Tome IV. 1796-1803. (ISBN 978-2-05-102084-8).
5. Tome V. 1803-1805. (ISBN 978-2-05-102085-5).
6. Tome VI. 1805-1809. (ISBN 978-2-05-102086-2).
7. Tome VII. 15 mai
1809–23 mai 1812. (ISBN 978-2-05-102087-9).
·
La passion de la liberté, Préface de Michel Winock, Paris, Robert Laffont,
2017 (ISBN 9782221191996). Le livre contient:
o
De l'influence des passions sur le bonheur
o
Des circonstances actuelles qui peuvent terminer la
Révolution
o
Considérations sur la Révolution française
o
Dix années d'exil
·
Madame de Staël ou l'intelligence politique. Sa
pensée, ses amis, ses amants, ses ennemis…, textes de présentation et de liaison
de Michel Aubouin,
Omnibus, 2017, 576 p. (ISBN 978-2-258-14267-1)
Lettres de Mme de Staël, extraits de ses
textes politiques et de ses romans, textes et extraits de lettres de
Chateaubriand, Talleyrand, Napoléon, Benjamin Constant…
Bibliographie[modifier | modifier
le code]
·
Simone Balayé, Madame de Staël. Lumières et Liberté, Paris, Klincksieck, 1979.
·
Jean-Denis Bredin, Une
singulière famille : Jacques Necker, Suzanne Necker et Germaine de Staël,
Paris, Fayard,
1999 (ISBN 2-213-602-80-8).
·
Laurence de Cambronne, Madame de Staël, la femme qui faisait
trembler Napoléon, Paris, Allary, 2015,
243 p. (ISBN 978-2-37073-045-9).
·
Ghislain de Diesbach, Madame de Staël. Perrin,
1983 (rééd. 2008) (ISBN 978-2-26200-284-8, 978-2-26601-426-7 et 978-2-26202-811-4).
·
Françoise d'Eaubonnes, Une femme témoin
de son siècle, Germaine de Staël, Paris, Flammarion, 1966, 285 p..
·
(en) Maria Fairweather, Madame de
Staël, Londres, Constable, 2005, xxii,
522 p. (ISBN 978-0-78671-339-4).
·
Claire Garry-Boussel, Statut et fonction
du personnage masculin chez Madame de Staël, Paris, Honoré Champion,
2002 (ISBN 978-2-7453-0647-0).
·
Jacques Godechot, introduction, bibliographie,
chronologie (reproduite de Simone Balayé) et notes dans Mme de
Staël, Considérations sur la Révolution française, Paris,
Collection In-Texte, Tallandier, 1983 (première
réédition depuis 1881), p. 7-55.
·
Henri Guillemin, Madame de Staël et Napoléon, Bienne, éditions
du Panorama, 1966, 268 p.
·
J. Christopher Herold, Germaine Necker de
Staël, Paris, Plon, 1962, 517 p..
·
Hofmann, Étienne. (Réd.), Benjamin
Constant, Madame de Staël et le Groupe de Coppet : Actes du Deuxième
Congrès de Lausanne à l'occasion du 150e anniversaire de la mort de Benjamin
Constant Et Du Troisième Colloque de Coppet, 15-19 juillet 1980,
Oxford/Lausanne/Paris, Oxford, The Voltaire Foundation and Lausanne, Institut Benjamin
Constant, 1982, 574 p. (ISBN 0-7294-0280-0)
·
André Lang, Une vie d'orages, Germaine de Staël, Paris,
Calmann-Lévy, 1958, 320 p..
·
Marcel Laurent, Prosper
de Barante et Madame de Staël, Saint-Laure, M.
Laurent, 1972.
·
Maurice Levaillant, « Le grand amour de
Madame de Staël », Le Figaro, 24
octobre 1924 (lire en ligne [archive])
·
Liesel Schiffer, Femmes remarquables
au xixe siècle (préface de
Jean Tulard). Paris, Vuibert, 2008, 305 p. (ISBN 978-2-71174-442-8).
·
Georges Solovieff, Madame de Staël.
Choix de textes. Thématique et actualité, Paris, Klincksieck, 1974,
278 p.
Avec une notice biographique, un résumé
de chaque ouvrage et des commentaires.
·
(en) Chinatsu Takeda, Mme
de Staël and political liberalism in France, Singapour, Palgrave Macmillan, 2018, 366 p. (ISBN 978-981-10-8086-9)
·
Henri Troyat, Alexandre Ier :
Le Sphinx du Nord, Flammarion, Paris, 1981, p. 208-209.
·
Michel Winock, Madame
de Staël, Paris, Fayard, 2010.
·
Winfried Wehle,
« Trauma et Éruption : La Littérature comme mise en scène de
l'inconscient. Réflexions sur Corinne ou l’Italie de Madame de
Staël », Revue d'histoire littéraire de la France : revue
trimestrielle, no 110, 2010, p. 35-64 (lire en ligne [archive])
Articles connexes[modifier | modifier
le code]
·
Famille Staël von Holstein